Concombres : la bactérie fait un 14e mort en Allemagne

Publié le par 1001tendances

Le bilan s'est alourdi lundi outre-Rhin où les hôpitaux du nord du pays sont débordés. L'Espagne, où ont été produits les légumes accusés d'être à l'origine de l'intoxication, réfute toute responsabilité et veut demander des explications.

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• Le bilan s'alourdit en Allemagne. Berlin a recensé 14 décès consécutifs à des hémorragies provoquées par la bactérie E.coli entero-hémorragique (Eceh). Deux nouveaux décès ont été annoncés lundi : une femme de moins de 50 ans en Rhénanie-du-Nord/Westphalie et un homme de 75 ans dans le Schleswig-Holstein. Le principal foyer infectieux est le nord de l'Allemagne où les hôpitaux sont submergés. Pour la seule ville de Hambourg ont été répertoriés 488 cas d'infections intestinales et 94 de syndrome hémolytique et urémique (SHU). Cette complication affecte le sang, les reins et, dans les cas graves, le système nerveux. Les autorités outre-Rhin estiment que des décès supplémentaires sont probables. Le pic de contamination reste à venir, en raison d'un décalage entre l'incubation et la déclaration des cas.

La souche rare d'Eceh qui frappe l'Allemagne est particulièrement virulente. Elle s'est révélée résistante au traitement habituel par dialyse, amenant les médecins à lancer un nouveau traitement, avec un médicament de la famille des anticorps monoclonaux. Un porte-parole de la faculté de médecine de Hanovre a fait part lundi de premiers succès. Mais l'efficacité du traitement reste à confirmer.

 

• Plusieurs pays européens touchés. Des cas avérés ou suspects ont été annoncés en Suède, Danemark, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Autriche, France et Suisse. Tous les malades ont apparemment séjourné en Allemagne. En Suède, le nombre de malades est montés à 39 dont 15 atteints de SHU.

Trois cas ont été signalés en France mais aucune contamination n'a été relevée dans le Finistère, où un grossiste s'est fourni chez le producteur des concombres soupçonnés d'être à l'origine de la contamination, a révélé la préfecture. Des doutes pesaient sur 700 kilos de concombres bio, cultivés sous serre, en provenance de Frunet Bio à Malaga. Les analyses sur ce lot, issu de la même serre que les lots suspects en Allemagne, n'ont rien détecté. «La majeure partie de la marchandise a été consommée les jours suivants, principalement dans la restauration collective. Le reste a été retiré de la vente et doit être détruit prochainement», a précisé un des responsables de l'entreprise de gros, Denis Le Saint.

 

• L'origine de la contamination reste mystérieuse. Les autorités allemandes ont découvert la présence de l'Eceh sur des concombres espagnols mais n'ont pas encore réussi à découvrir la source précise de la contamination. Des prélèvements d'eau et de terre ont été réalisés dans les deux exploitations sous serre en Espagne, qui ont produit les légumes incriminés, pour déterminer si les deux sites sont à l'origine du problème. Les résultats tomberont au plus tard d'ici à mercredi. Une contamination le long de la chaîne de distribution comme lors du transport n'est pas exclue.

 

• Madrid demande des comptes. L'Espagne nie que ses concombres soient à l'origine de la bactérie et dénonce les «dommages irréparables» causés à son agriculture par ces soupçons. «Nous comprenons que le problème ne vient pas du pays d'origine. La Commission européenne elle-même a souligné qu'on ne peut pas affirmer que le problème vienne de là», a remarqué la ministre de l'Agriculture Rosa Aguilar. Madrid rappelle qu'aucun cas n'a été signalé sur son territoire et veut que l'Allemagne accélère et boucle son enquête. Le gouvernement espagnol compte demander «une réponse» de l'Union européenne.

 

• Vague d'interdictions d'importations. La Belgique a stoppé les importations de concombres en provenance des distributeurs espagnols soupçonnés d'avoir causé l'intoxication. La Russie a elle interdit à la fois les importations de légumes crus allemands et espagnols et envisage d'étendre cette mesure à toute l'UE. L'Autriche a banni la vente de concombres, tomates et aubergines en provenance d'Espagne et livrés par des entreprises allemandes.

 

Publié le 30/05/2011 sur lefigaro.fr

Image provenant de agoravox.fr

Publié dans Santé

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